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Le Paris 13 Atletico, promu en National, est confronté à la pénurie de stades en Île-de-France
La montée du Paris 13 Atletico, promu en National mais sans stade pour l'accueillir en vue de la reprise, met en lumière le manque d'enceintes disponibles et aux normes pour le haut niveau dans la capitale.



« Vous avez vu notre Furiani ? » Sourire aux lèvres, le ton moqueur, Robert prend soin de s'assurer que ses visiteurs du jour n'ont pas fait le voyage pour rien, sous des températures caniculaires. Planté devant le siège du Paris 13 Atletico, resté aux couleurs du FC Gobelins, l'ancien nom du club, le bénévole depuis trente ans s'amuse de la situation. Mais il est l'un des seuls à préférer en rire chez le promu en National (1er du groupe B de N2). Car le temps presse et, pour l'heure, le petit nouveau au troisième niveau français, qui a obtenu huit montées en quatorze ans et vient de recruter Jean-Guy Wallemme (54 ans) comme entraîneur, ne dispose pas d'une enceinte conforme pour débuter la prochaine saison.


Son antre, le stade Boutroux, n'a en effet rien à voir avec celui de Bastia. Coincé entre le boulevard périphérique qui le surplombe, un dépôt de la SNCF et une barre de logements sociaux, dans le XIIIe arrondissement de Paris, il ne remplit pas les critères fixés par la Fédération française (FFF).

Cinq clubs basés en Île-de-France sont engagés dans les trois premières Divisions :
le Paris-SG (L1), le Paris FC (L2), le Red Star, le FC Versailles et Paris 13 Atletico (N). Ce n'était plus arrivé depuis 2018-2019
Le problème n'est pas à chercher du côté de son unique tribune de 214 places, installée en 2020 après une première rénovation, même si, depuis le premier rang, la vision du terrain laisse à désirer lorsque le public se masse derrière le grillage. « Il n'y a plus de capacité minimum liée au classement des installations, même pour la Ligue 1 et la Ligue 2. Il faut idéalement l'adapter au bassin de population de la zone de chalandise », explique-t-on à la FFF.

C'est plutôt en levant les yeux vers les vieux pylônes, dont l'éclairage n'est pas encore suffisant pour la D3, ou en jetant un rapide coup d'oeil autour, sur cette petite butte côté opposé et cette allée d'arbres bordant la pelouse synthétique, que les manques flagrants apparaissent, en matière de sécurité notamment, dans un tableau plus bucolique qu'un traditionnel stade de quartier.


« Des infrastructures ? C'est une blague », ironise Frédéric Pereira, président depuis 2011 du « plus grand club de France » en termes d'adhérents (1 600) mais pas de budget (1,10 M€), comme il aime le rappeler. « On se sent bien ici, c'est là qu'on a grandi », affirme celui qui est aussi le patron de l'équipementier Skita et qui est très attaché aux lieux, comme tous les riverains, pour y avoir joué étant gamin. Face au peu de solutions qui s'offrent à lui, Pereira attend un coup de main de la municipalité : « On veut jouer dans le XIIIe. Tant que le terrain ne sera pas homologué, la priorité ira à Charléty. » L'autre enceinte exploitable dans les environs.

Seulement, celle-ci est déjà occupée par le Paris FC (L2), qui projette d'y faire jouer aussi sa section féminine, jusque-là exilée à Bondoufle (Essonne). Dans ces conditions, la place risque de manquer. « On se retrouve dans une configuration particulière. Quand des clubs changent de niveau et qu'il y a de nouvelles exigences, ça pose des questions, convient Pierre Rabadan, adjoint aux Sports à la mairie. On a un déficit de foncier à Paris et, même si on avait l'argent et un club pérennisé à haut niveau, on aurait du mal à trouver un nouvel espace. »


Pierre Ferracci, le président du Paris FC : « Très dur d'exister à Paris en Ligue 2 »
C'est pourquoi le stade Boutroux va bientôt subir un sérieux lifting, comme son voisin de Charléty y a eu droit ces derniers mois, après les graves incidents survenus en Coupe de France contre l'OL (17 décembre, match arrêté). La mairie a réglé une note de 300 000 euros, comprenant notamment la pose d'un filet pour isoler le parcage des supporters visiteurs.

Le club rêve de son « Chaudron »
« On pourrait faire un petit chaudron », rêve déjà Pereira, plein d'idées. « Nos équipes sont en train de travailler pour donner un scénario d'aménagement qui convienne à la Fédération, avance Rabadan. On veut faire le maximum pour aider les clubs et faire en sorte que tout le monde soit satisfait. »


Mais le délai étant extrêmement réduit, le Paris 13 Atletico, qui ne retournera pas au stade Maryse-Hilsz (1 000 places) dans le XXe arrondissement comme lors de la saison 2019-2020, devrait bien cohabiter avec le PFC à Charléty, au moins lors des premiers matches. En cas de complication, la FFF pourrait aussi lui délivrer une dérogation. Et à l'avenir, faute de pouvoir pousser les murs, une autre option pourrait s'offrir à ces clubs émergents basés dans Paris intra-muros : aller chercher une terre d'accueil plus loin, de l'autre côté du périph'.